La loi de Moïse, le chrétien et les Évangiles
Depuis les origines du christianisme jusqu’à nos jours, il existe une grande confusion dans le rapport qu’entretient le chrétien avec la loi que Dieu a donnée à Moïse.
L’apôtre Shaoul (Paul), dont les épitres composent une large partie du « Nouveau Testament », est au centre d’un très grand nombre de réflexions et de discussions portant sur le thème de « la loi et la grâce ».
Cette réalité est telle que certains spécialistes du judaïsme ancien et du christianisme primitif iront jusqu’à dire :
La position de Paul à l’égard de la loi est, à n’en pas douter, le dossier le plus complexe de sa pensée. Dan Jaffé
Ceci explique pourquoi nous observons différentes attitudes vis-à-vis de la loi : par manque de clarté, certains abolissent tout ou partie de la loi tandis que d’autres vont choisir d’observer certaines lois en fonction de leurs désirs, appliquant pour eux-mêmes le verset du prophète :
« Ephraïm est opprimé, brisé par le jugement, Car il a suivi les préceptes qui lui plaisaient. » (Osée 5:11)
D’autres encore, à cause de malheureuses dérives religieuses légalistes ou en raison d’interprétations erronées des écrits du Nouveau Testament, regardent la loi avec défiance : ils considèrent la loi de Moïse comme un joug pesant et dangereux qui mène à la malédiction et dont nous serions libérés par la foi dans le Messie d’Israël.
Alors, pour y voir plus clair, il est important de garder en tête une précieuse réalité : à l’époque du Messie Yéshoua (Jésus) et des apôtres, le « Nouveau Testament » n’existait pas.
Le fondement de la Saine Doctrine était et demeure toujours La loi de Moïse et les prophètes, aussi appelés « Les Écritures », abondamment citées par les premiers disciples du Messie.
Jésus lui-même, de son vrai prénom hébreu Yéshoua, y faisait souvent référence : « Ils ont Moïse et les prophètes, qu’ils les écoutent. » (Luc 16:29).
La Torah, ou Loi de Moïse, compte un grand nombre de commandements chargés de bénédictions comme le dit avec clarté l’Écriture :
« La bénédiction, si vous obéissez aux commandements de l’Éternel, votre Dieu, que je vous prescris en ce jour; » (Deutérome 11:27)
En parlant de la loi de Moïse, le prophète inspiré de l’Esprit dira : « L’Éternel a voulu, pour le bonheur d’Israël, Publier une loi (Torah) grande et magnifique. » (Ésaïe 42:21)
Les Évangiles et les épîtres dressent un formidable portrait de celui que des milliards de personnes croient être le Messie. Ces précieux textes sortant de la bouche même du Messie nous enseignent l’importance d’être fidèle à la Torah (Loi) de Dieu.
Mais les paroles et les enseignements de ce juif nommé Yéshoua (Jésus) ainsi que ceux de Shaoul (Paul) ont trop souvent été mal compris ou sortis de leur contexte pour des raisons qu’il serait trop long de détailler ici.
Le Messie Yéshoua était et restera un Juif pieux, un juste parfait, un fidèle et illustre maître et observateur de la Torah.
Il n’a jamais renié ni enseigné à renier le moindre Ioud de la Loi de Moïse ainsi qu’Il le déclare Lui-même dans l’Évangile. Ceci est également vrai pour Paul, que certains de son peuple, hier comme aujourd’hui, considèrent bien à tord comme traître à sa nation et au judaïsme.
André Chouraqui est très lucide sur ce point et déclare avec raison :
« Dans l’exégèse traditionnelle, du côté juif on tient souvent Paul pour l’artisan principal du schisme judéo-chrétien. Il y a là le résultat d’une illusion d’optique […]
Quand Paul vit et agit, il ne trahit pas Israël. Loin de là : devant Félix, il affirme sa fidélité à la foi et à l’espérance d’Israël (Actes 26:22). Pas plus que Yéshoua, Paul, Pierre, ni les premiers chrétiens n’abandonnent le culte, les traditions ou les coutumes d’Israël, y compris la circoncision, les usages diététiques, les offrandes sacrificielles au Temple de Jérusalem. Suivre Yéshoua ben Yossef en proclamant qu’il est le Messie n’implique pas pour Paul une rupture avec le judaïsme. » (Jésus et Paul, fils d’Israël, p. 66) André Chouraqui
Malgré quelques sérieux points de désaccord connus qu’il avait au sujet de la loi orale avec certains de ses coreligionnaires, jamais le Messie Yeshoua n’a méprisé ou rejeté la Torah d’Israël ni la tradition orale et les coutumes de Son peuple.
Très lucide concernant la loi divine, un homme de Dieu respecté parmi les nations écrivait :
« Bien que le salut ne vienne pas par les œuvres de la loi (Torah), Dieu ne refuse pas à ses serviteurs fidèles les bénédictions promises à l’obéissance de la loi (Torah) (…) Nous ne devons pas trier et rejeter, mais avoir plutôt un respect impartial pour tout ce que Dieu a ordonné. C’est ici la voie de la bénédiction, tant pour le père que pour ses enfants. » Charles Spurgeon
Sur le psaume 119 : 92 : « Si ta loi n’eût fait mes délices, J’eusse alors péri dans mon affliction. », un ancien et honorable chrétien ami d’Israël des décennies passées nous livre un précieux commentaire :
« Lorsque les pressions, les vagues et les flots l’ont submergé, lorsqu’il semblait que sa toute petite barque allait être emportée par ces vagues gigantesques, David avait une ancre. C’était la Loi (Torah) de Dieu et elle l’a protégée. De La Loi de Dieu (Torah) et de Sa Parole, émane une vie qui est plus forte et plus puissante que toutes les forces qui s’opposent à nous. » Derek Prince
C’est en outre un des ordres de mission du Messie Yéshoua (Jésus) que d’étudier la Torah, de mettre en pratique ses lois et d’écouter l’enseignement des Sages d’Israël comme on peut le lire : « Enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. » (Matthieu 28:20).
Et voici entre autres, ce que Rabbi Yéshoua a prescrit :
« Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements [de la Torah]. » (Matthieu 19:17)
« Ne croyez pas que je sois venu abolir la Torah (…) celui qui observera les lois de Moïse et enseignera à les observer sera appelé grand dans le royaume des cieux » (Matthieu 5:19)
« Les scribes et les pharisiens sont assis dans la chaire de Moïse. Faites donc et observez tout ce qu’ils vous disent; » (Matthieu 23:2)
« Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu [La Torah], et qui la gardent ! » (Luc 11:28) et : « Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu [La Torah], et qui la mettent en pratique. » (Luc 8:21).
« Ils ont Moïse et les prophètes; qu’ils les écoutent. » (Luc 16:29)
« Pourquoi m’appelez-vous Seigneur, Seigneur ! et ne faites-vous pas ce que je dis ? » (Luc 6:46)
Et que dire du Rabbi Shaoul de Tarse lorsqu’il déclare sans détour, en écho à la conclusion du livre de Salomon (l’Ecclésiaste) :
« L’observation des commandements de Dieu est tout. » (1 Corinthiens 7:19).
C’est ici une réponse directe et lumineuse à ceux qui prétendent, par méconnaissance des textes, que l’apôtre aurait trahi les siens en enseignant l’abolition de la Torah et des mitsvot (commandements).
C’est pourquoi, étant déjà en son temps la cible de telles accusations, il déclara par exemple : « Anéantissons-nous donc la Torah par la foi ? Loin de là ! Au contraire, nous confirmons la Torah. » (Romains 3:31)
Et aujourd’hui encore, face à toutes ces fausses accusations lancées contre Paul, cette parole devient vérité pour plusieurs :
« Et ainsi tous sauront que ce qu’ils ont entendu dire sur ton compte est faux, mais que toi aussi [Paul] tu te conduis en observateur de la loi [Torah]. » (Actes 21:24)
Et comme un ami déclara un jour :
Oui, « l’amour de Dieu consiste à garder ses commandements. » (1 Jean 5:3) Si la Parole s’est faite chair (Jean 1), c’est Elle qui parlait à Moïse en disant: « Vous observerez TOUTES mes lois et TOUTES mes ordonnances, et vous les mettrez en pratique. Je suis l’Éternel. » (Lévitique 19:47
Regardons cet autre admirable texte de ce serviteur de Dieu reconnu et respecté dans la chrétienté :
Sur le Psaumes 119 : 127 – « C’est pourquoi j’aime tes commandements, Plus que l’or et que l’or fin; 128 C’est pourquoi je trouve justes toutes tes ordonnances, Je hais toute voie de mensonge. », Derek Prince explique :
Quelle est votre attitude envers les commandements de Dieu ? Les craignez-vous ? Vous déplaisent-ils ? Tentez-vous de les fuir ? C’est une attitude stupide. Rappelez-vous que Dieu nous a donné ses commandements non pas pour nous créer des problèmes, mais pour apporter des solutions à nos problèmes. Non pas pour nous faire du mal, mais pour nous aider. L’amour de Dieu réside dans ses commandements. Ils nous sont donnés pour nous sauver de nous-mêmes, pour nous sauver du mal, pour nous montrer des issues dans nos difficultés et nos problèmes. Le psalmiste avait appris cela, c’est pourquoi il dit « j’aime tes commandements plus que l’or, plus que leur fin ». Qu’est-ce qui est plus précieux que l’or ? Rien dans cette création. Mais les commandements de Dieu sont infiniment plus précieux et c’est ce que le psalmiste dit avoir appris. Au lieu de fuir les commandements de Dieu, de les rejeter, ou de leur obéir avec répugnance, David a dit : « j’aime tes commandements plus que l’or fin. » puis il dit « c’est pourquoi je trouve juste toutes tes ordonnances, je hais toute voie de mensonge ». Voyez-vous, lorsque nous aimons les commandements de Dieu et leur obéissons, automatiquement ils nous révèlent ce qui ne va pas. Ils nous apprennent à distinguer entre le bien et le mal, entre ce qui est bon pour nous et ce qui nous fait du mal et lorsque nous marchons à la lumière des commandements de Dieu, ils nous gardent de tout ce qui pourrait nous atteindre, nous blesser et de tout chemin erroné. Derek Prince
Lisons encore quelques écrits de Charles Spurgeon qui résouds en quelques phrases toutes les contradictions entre la Loi et la grâce, nous permettant ainsi de saisir la pensée de Paul quand à la façon dont il convient d’approcher la Loi de Dieu :
Sur le Psaume 37:31 « La loi de son Dieu est dans son coeur; Ses pas ne chancellent point. », Charles Spurgeon explique :
Placez la loi dans le cœur et l’homme tout entier trouve son aplomb. Elle repose alors dans le lieu qui lui a été désigné. Quand la loi est dans la tête seulement, elle plonge dans la perplexité. Quand elle pèse sur le dos, elle devient un lourd fardeau. Dans le cœur en revanche, La loi soutient. Une fois que nous connaissons le Seigneur comme notre propre Dieu, Sa loi devient la liberté pour nous. Dieu avec nous dans l’alliance nous rend vivement désireux d’obéir à sa volonté et de marcher selon Ses commandements. Tel précepte est-il celui de mon Père ? Alors, j’y prends plaisir. Nous avons ici la garantie que l’homme dont le cœur s’oriente vers l’obéissance sera soutenu à chaque pas qu’il prend. Il fera ce qui est juste, ce qui le conduira à faire ce qui est sage, et cela grâce à la loi de Dieu. Nous avançons le long de la grande voie de la providence et de la grâce de Dieu quand nous demeurons sur le sentier de sa loi. Charles Spurgeon
Sur le verset de Josué 1:7 : « Fortifie-toi seulement et aie bon courage, en agissant fidèlement selon toute la loi que Moïse, mon serviteur, t’a prescrite; ne t’en détourne ni à droite ni à gauche, afin de réussir dans tout ce que tu entreprendras », il explique :
« Oui, le Seigneur nous accompagnera dans notre sainte guerre, mais Il exige de nous que nous suivions fidèlement Ses prescriptions. Si nous sommes tièdes et partagés, il ne faut pas nous attendre à recevoir plus qu’une demi-bénédiction. L’expression employée : « agissant fidèlement selon toute la loi » regorge de sens. Cela englobe toutes les parties de la volonté divine. Nous devons obéir avec un empressement universel. Notre règle de conduite est « selon toute la loi ». Nous n’avons pas le droit de choisir ni d’écarter, mais nous devons prendre tous les commandements du Seigneur comme ils viennent, chacun d’eux et tous sans exception. » Charles Spurgeon
Enfin, dans une claire harmonie de l’Esprit, il est doux pour l’âme de lire les paroles d’un authentique Sage d’Israël et de les voir entrer en résonnance avec les écrits précédemment cités :
« L’homme ne doit jamais s’arrêter d’étudier les lois divines, afin de savoir ce qu’il doit faire. Car celui qui ignore la loi marche dans l’obscurité, se souille dans les immondices, transforme le droit en tort et commet des fautes. L’homme qui désire la vie doit étudier le chemin de la vie. […] Celui qui travaille à contrôler son mauvais penchant et étudie ou suit des cours, chaque jour et chaque soir, même contre son gré et son intérêt, la Torah sera pour lui un arbre de vie et sa rosée lui rendra la vie. […] Et il est écrit en Deutéronome 32:2 : « que mon enseignement s’épande comme la pluie ». Comme les gouttes de pluie finissent par éroder la pierre, la Torah s’infiltre dans un cœur endurci et l’attendrit et un nouvel esprit l’animera, comme nos sages de mémoire bénie le déclarent : « on l’attire à la maison d’étude. S’il est de pierre, il s’attendrira ; s’il est de fer, il explosera. » Dieu le conduira à accomplir des commandements et des préceptes divins qui vont le purifier et l’assister. L’étude assidue de la Torah favorisera son repentir et soudain un esprit droit renaîtra en son sein, son cœur s’éveillera, son âme s’enthousiasmera, il se repentira intégralement, suivra le bon chemin et ses amis ne le reconnaîtront plus. […] L’homme doit toujours s’occuper de la Torah et des préceptes. Et même si au début, il étudie pour des raisons personnelles ; il finira par l’étudier en l’honneur de l’Éternel. Car la propriété d’un précepte divin est de purifier l’âme, et jour après jour, il ouvrira les yeux, jusqu’à ce que l’étude de la Torah et l’accomplissement des préceptes deviennent plus doux et savoureux que toute la vie future. Par contre, s’il délaisse son étude jour après jour, il perdra de plus en plus son désir et son amour, et sa pratique deviendra plus difficile. De plus, il finira par penser qu’il est permis de négliger un précepte de la Torah et de transgresser tel et tel interdit. Par conséquent, il devra être fort, courageux et hardi comme un lion, pour préserver la Torah et le service divin. Si son mauvais penchant l’attaque et le domine, il devra se renforcer et le vaincre, car le juste persiste dans sa sainte conduite, et lorsque se présente à lui un commandement, il devra penser à éveiller son cœur pour désirer l’accomplir avec amour, une grande joie et selon la loi. L’étude de la Torah est le plus important des préceptes, car elle conduit à l’action jusqu’à ce que l’homme trouve refuge sous les ailes de la providence divine. » Le Pélé Yoetz
La voie est tracée.
Sur ces paroles plus douces que le miel qui sauront pénétrer le coeur de quiconque cherche Dieu, nous souhaitons au lecteur bénédiction, force et courage pour cheminer avec joie, paix et persévérance dans les sentiers de l’Éternel, en espérant que cette modeste plateforme apportera son lot de bienfaits à la multitude et réjouira le coeur de notre Créateur. Amen.